« Steve Savidan, vous n'avez pas raté votre entrée... Ce n'est pas à moi d'en juger. J'étais sans pression, aucune, super à l'aise. Mais je me replonge tout de suite sur le prochain match, contre Auxerre ce week-end. J'ai entraînement jeudi avec Caen.
Que vous êtes-vous dit quand vous avez été certain de rentrer ? Que c'était maintenant qu'il fallait faire le taffe. Que je n'aurais peut-être pas de deuxième chance.
Tout de suite, vous avez tenté beaucoup de choses. Racontez nous. On m'avait demandé de faire du Savidan. Si j'avais fait autre chose, ça aurait dénoté. Ça n'aurait pas été bénéfique pour l'équipe. Je ne me suis pas posé de questions.
Comment ont agi vos équipiers ? Ils sont tous venus me voir, comme le petit qui débute. C'était très sympa. Ils ont vraiment fait attention à moi pendant trois jours, évité de faire en sorte que je me pose trop de questions.
Et après le match ? C'est interne ça non ? Ils m'ont tous dit qu'ils étaient contents pour moi. Je suis très honoré car on m'a remis le fanion du match pour ma première sélection. Ils m'ont tous donné un maillot. Je vais les vendre sur ebay demain.
Evra nous a dit qu'il avait vu renaître JPP, Jean-Pierre Papin... JPP n'est pas mort. Ça me fait plaisir, bien sûr. D'ailleurs, je l'ai eu au téléphone tout à l'heure... J'ai toujours eu ces caractéristiques là. Mais avant d'arriver au niveau de JPP, il y a encore du travail.
Vous avez beaucoup souri, tout au long du match. C'est rare. Si j'étais amené à faire la gueule, ça se saurait. C'est qu'il se serait passé quelque chose de très grave. J'étais vraiment content, j'avais de la famille et des amis dans le stade. Et puis, ça joue comme à d'Ornano. C'est pareil.
Les gens vous aiment, vous le sentez, ça ? Votre nom a été scandé. (Malicieux) Le public est versatile! J'espère que je continuerai à leur faire partager mon émotion. J'ai toujours joué là-dessus. C'est un spectacle avant tout. Si les joueurs ne prennent pas de plaisir, ils ne peuvent pas en donner.
Vous allez vouloir revenir non ? J'ai toujours voulu venir. C'est la peur qui provoque ça. Ce soir j'ai eu peur de rater. Ça m'a encouragé dans mon for intérieur. La peur me fera avancer en championnat de la même façon.
L'un de vos deux ciseaux a failli rentrer. Les deux, j'aurais pu les mettre. C'est là que je me rends compte qu'il reste du travail. Comme on dit : ''cadré c'est à moitié gagné, à côté c'est complètement perdu''. Un attaquant est là pour marquer. C'est mon boulot. Ce soir, je ne l'ai pas fait.
Vous réalisez ce qui vous arrive ? Non. Peut-être que ce sera encore plus dur dans quarante-huit heures à d'Dornano contre Auxerre. Ce sera en tout cas la même pression. Il nous faut des points en championnat. Attention, je ne prends pas ça par-dessus la jambe. Ce que j'ai vécu pendant trois jours, je le prends très au sérieux. Mais laissez moi le temps de le digérer.
Vous disiez vouloir savoir si vous avez le niveau. Alors ? Je ne sais pas encore si je l'ai. Seuls le temps et les performances peuvent déterminer ça. J'arrive en tout cas à me fixer de nouveaux objectifs.
Revenir en février contre l'Argentine de Maradona, ça vous tente ? J'ai toujours fonctionné par étapes. J'ai des matches de championnat avant ça. On verra ensuite. »
_________________ - Ton père il est !Yoda - Episode VI - Comment on s'en sort ? - Comme d'habitude ! - Si mal que ça ?Yan et Luke Episode VI
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